V pour Vendetta (V for Vendetta) est une série de bande dessinée réalisée de 1989 à 1990. Le scénario est signé Alan Moore et les dessins David Lloyd (ainsi que Tony Weare qui a illustré une partie des chapitres Valérie, Vacances et Vincent). La traduction en français a été assurée par Jacques Collin.
Synopsis
Dans les années 1980, une guerre mondiale éclate ; l'Europe, l'Afrique et les États-Unis d'Amérique sont réduits en cendres par des armes nucléaires. La Grande-Bretagne est épargnée par les bombardements mais pas par le chaos et les inondations issues des dérèglements climatiques. Dans cette société anglaise post-apocalyptique, un parti fasciste, Norsefire, prend en main le pouvoir et tente de rétablir le pays après avoir procédé à une épuration ethnique, politique et sociale sans pitié.
En 1997, au moment où le parti semble avoir la situation sous contrôle, un anarchiste commence une campagne pour ébranler tous les symboles du pouvoir. Cet anarchiste qui se fait appeler « V » porte un masque représentant le visage de Guy Fawkes, le plus célèbre membre de la conspiration des poudres. Lors de sa première action d'éclat, le dynamitage du Palais de Westminster, V sauve Evey, une jeune fille de 16 ans qui risquait d’être violé puis exécuté pour prostitution.
Thèmes récurrents
Dystopie, antifascisme, antinucléaire, société idéale, anarchisme, critique de la société, autoritarisme, télé-surveillance, manipulation des médias, obéissance citoyenne, corruption, destruction des humains et du savoir, gouvernement qui manipule le peuple par la peur.
Citations de V
* Anarchie veut dire « sans maître », pas « sans ordre ». Avec l'anarchie vient une ère d'Ordnung, d'ordre vrai, qui ne peut être que volontaire. L'ordre, s'il est imposé, engendre le mécontentement, père du désordre, parent de la guillotine. Les sociétés autoritaires sont comme le patinage artistique : complexes, d'une précision mécanique parfaite, et par dessus tout précaires. Sous une fine couche de civilisation, le chaos guette... Lorsqu'elle sentira le chaos la talonner, l'autorité ourdira les plus viles intrigues pour préserver un semblant d'ordre... Mais un ordre sans justice, sans amour et sans liberté, ce qui ne pourra ralentir longtemps la descente de leur monde aux enfers.
* L'autorité n'admet que deux rôles : le bourreau et la victime, transforme les gens en poupées qui ne connaissent plus que peur et haine, tandis que la culture plonge dans les abysses. L'autorité déforme ses enfants et change leur amour en un combat de coq... L'effondrement de l'autorité aura des répercussions sur le bureau, l'église et l'école. Tout est lié. L'égalité et la liberté ne sont pas des luxes que l'on écarte impunément. Sans ceux-ci, l'ordre ne peut survivre longtemps sans se rapprocher de profondeurs inimaginables.
* Le pays n'est pas encore sauvé, ne pense pas ça... Mais toutes ses vieilles croyances sont réduites à l'état de ruines, sur lesquelles nous pouvons construire... Voilà leur tâche : se diriger eux-mêmes, diriger leur vie, leurs amours, leur pays...
* Les peuples ne devraient pas craindre leur gouvernement, c'est le gouvernement qui devrait craindre le peuple... (c.f. Thomas Jefferson).
* Souviens-toi, oui, souviens-toi de ce 5 de Novembre, de ses poudres de sa Conspiration... Souviens-toi de ce jour souviens-t'en à l'oubli je ne puis me résoudre (c.f. A Nursery Rhyme Poem for Children)