Etant un très très grand fan des Guns N'Roses, je vous propose de découvrir le dernier album de ce groupe mythique du rock américain : CHINESE DEMOCRACY !!
voici un article que j'ai écrit sur cet album :
Tout a été dit sur le nouveau Guns N’ Roses, des paquets d’anecdotes et des déluges de conneries. Car, si Chinese Democracy n’est pas le plus grand album de l’histoire (remember Led Zeppelin, les Beatles, les Doors ou les Stones…), c’est sans conteste l’album qui a la plus grande histoire. Personne ne peut prétendre la connaître comme Axl lui-même, mais certaines vérités doivent au moins être rappelées voire rétablies…
Ce n'est plus un secret, Chinese Democracy est le disque le plus cher de tout les temps. Un budget hollywoodien pour près de 20 millions de dollars investis, plus de 70 chansons en stock, avec la participation de trois ou quatre producteurs, six guitaristes (si l'on compte Paul Tobias et les quelques parties jouées par Brian May, finalement non retenues), deux claviers, trois batteurs (incluant Josh Freese), un bassiste... en plus de Rose. Aucune compo retenue ne daterait de l'ancienne formation des Californiens (seule « This I Love » fût évoquée par Axl vers 1993), Rose ayant choisi de prendre une autre direction artistique.
Cependant, il faut certainement suivre de loin l’actualité du groupe pour s’étonner continuellement de la tournure des événements. Axl n’a pas vraiment pris qui que ce soit en traître. En 1993, il défendait déjà l’idée d’aller plus loin, d’évoluer et d'être plus extrême. Il parlait de ses envies de travailler à l’occasion avec des musiciens comme Trent Reznor (Nine Inch Nails) sur des morceaux avec plus de synthé. Et puis ce Chinese Democracy n'est pas totalement antinomique avec le passé des Guns. Appetite For Destruction était un album électrique, agressif et rageur, un son hérité du Zeppelin et d'Aerosmith. Les Use Your Illusion étaient plus modérés et diversifiés avec l'apport des claviers et de quelques morceaux mid tempo. Sur Chinese Democracy, Axl voulait aller plus loin et créer un son nouveau, plus moderne. La logique est donc suivie...
Virés ou partis, les ex Gunners ne sont plus de la fête depuis près de 10 ans. Rose s'est fixé son objectif et se tape un trip « qui m'aime me suive »... résultat, seul Dizzy Reed aux claviers reste à ses côtés. Dès lors, les attaques de fans (ou non fans) outrés volent : Axl ne serait pas Guns N' Roses... et donc Chinese ne serait pas un album de Guns N' Roses. Soit. Dans ce cas, réécrivez l'histoire en créditant Pet Sounds des Beach Boys à Brian Wilson et The Wall du Floyd à Roger Waters. Et puis Rose a péché, le son n'est plus celui des Guns. Plus celui d'il y a 15 ans en effet. De mémoire, les fans de Bowie ont connu ça à chaque nouvel album ou presque. On reproche aussi à AC/DC de ne jamais évoluer. Tout ça pour se recentrer sur l'essentiel : la musique. Que vaut ce Chinese Democracy ?
Un disque qui a mis plus de 10 ans à sortir, sophistiqué comme un F-18, mérite mieux qu'une écoute à la va-vite. Axl n'a rien laissé au hasard, tout est calculé et rigoureusement orchestré, ne laissant aucune place à l'approximation mais sans oublier de garder le feeling. Armé jusqu'aux dents, Guns N' Roses s'articule autour de tireurs d'élites qui procèdent par frappes chirurgicales : des nappes de guitare (acoustiques ou électriques) assemblées et entremêlées de pianos, de synthés et de tout arrangement utile pour tirer la plus fine mélodie. Chinese Democracy offre des riffs et des rythmiques en plomb servant de base solide aux solis enlevés des Robin Finck (ex-NIN), Ron Thal et autre Buckethead. C’est aussi le retour des exceptionnelles expérimentations vocales de Rose. Des années à s’enfiler des chanteurs sans un chouia de charisme, avec des voix froides et aseptisées… alors que Chinese Democracy contient peut-être les plus grosses prises de risques et les meilleures performances de Rose depuis ses débuts.
Dans son fourre-tout mégalo génial, Axl n’a pas oublié grand-chose. Ni le titre scotchant en intro (avec le riff plaqué de « Chinese Democracy »), ni le hit puissant et imparable (« Better » et ses solos lunaires), ni la hargne (« I.R.S. », « Scraped »), ni l’expérimentation (la ballade latino funky « If The World »), ni les ballades rock (« Catcher In The Rye » et la brillante « Street Of Dreams »). Poignant sur « This I Love », une ballade très personnelle chantée avec une technique insolente, Rose offre aussi des chansons épiques dignes des plus grosses compositions du combo d’origine avec « Madagascar » et « There Was A Time » (avec un final grandiose).
Et le pire dans tout cet imbroglio, c’est qu’après tant d’années de critiques et de changements, l’esprit Guns N’ Roses est là, et bien là. You know where you are ?